En 2006, une étude clinique qui portait sur 30 patients atteints de tumeurs ulcéreuses a été menée afin de mesurer l'efficacité des huiles essentielles sur la réduction des mauvaises odeurs liées aux ulcères et sur la cicatrisation de ceux-ci. Les résultats de l'étude en question ont démontré que les huiles essentielles pouvaient être d'un secours précieux pour les soins apportés aux patients et pour leur entourage direct.
Ceci explique sans doute l'intérêt croissant des services médicaux d'oncologie, de soins palliatifs et autres pour l'aromathérapie. Les huiles essentielles sont en effet des alliées de choix pour une thérapeutique douce qui allie plaisir olfactif et efficacité. Retrouvez ci-joint un résumé de cette étude.
Une étude clinique :
Sur base du pouvoir multiple des Huiles Essentielles, Warnke et al ont mené des essais thérapeutiques sur 30 patients à carcinome inopérable à cellules squameuses avec bactéries anaérobies, et ce dans six unités d’oncologie différentes. Les patients participants souffraient de cancers localisés sur les zones de la tête et du cou à ulcération nécrotique malodorante. Leur état leur imposait un isolement pour les soins, ce qui est souvent psychologiquement mal vécu. Ces essais ont mené à la publication de l'étude : P. H. Warnke et al. Antibacterial essential oils in malodorous cancer patients: Clinical observations in 30 patients. Phytomedicine 13 (2006) 463–467
Des antibiotiques et des Huiles Essentielles :
Afin de lutter contre la prolifération bactérienne et les mauvaises odeurs de la putréfaction des ulcères, le groupe Warnke et al a opté pour un traitement local avec une synergie composée comme suit : 70 mg d’HE d’Eucalyptus (on ne précise pas lequel), 50 mg d’HE de Tea tree, 45 mg d’HE de Lemongrass, 45 mg d’HE de citron, 7 mg d’HE de feuilles de girofle, 3 mg d’HE de thym et une base d’éthanol à 40%. On associait à cela une antibiothérapie orale.
Des résultats positifs :
Ces expérimentations cliniques ont confirmé l’effet antibactérien des huiles essentielles, mais aussi leur effet anti-inflammatoire. On a constaté également, à faible degré, une ré-épithélisation des ulcères néoplasiques faciaux des patients. Le plus grand bénéfice de ce traitement est cependant l’amélioration de la qualité de vie liée à une réduction des odeurs nauséabondes associées aux ulcérations. Au lieu d'être isolés comme d'habitude, les patients ont pu être suivis dans des conditions médicales régulières.
Des images parlantes :
Trois photos d'un patient montrent comment le traitement aux huiles essentielles a participé à l'amélioration très nette de l'ulcère : Le jour de la consultation, l’inflammation et l’excrétion purulente de la fistule surinfectée sont maximales. Les bords de la plaie sont rugueux. Un drain en coton est introduit par voie intra-orale jusqu’à la surface externe. Après deux semaines et demie, la formation de pus est réduite significativement et l’odeur nauséabonde s’est résolue complètement. La fistule apparaît propre et le dépôt d’une couche de fibrine marque la guérison en seconde intention de la fistule. Le patient peut quitter l’hôpital et poursuivre l’aromathérapie avec son épouse à domicile.
Après six semaines de traitement par les huiles essentielles, la fistule est fermée. Cette évolution n’est pas commune dans les ulcérations néoplasiques. On note hélas à la huitième semaine un agrandissement de la tumeur le long de la voie empruntée antérieurement par la fistule. Malgré cela, la nouvelle fistulisation est restée cliniquement sans surinfection et l’odeur nauséabonde n’est pas réapparue.
Cette étude nous démontre l'efficacité des Huiles Essentielles en usage topique dans le traitement des plaies. On notera ici l'absence de lavande mais la présence de tea-tree, de citron et de lemongrass. Si l'aromathérapie scientifique vous intéresse, vous avez la possibilité de vous former au sein du Collège d'Aromathérapie Dominique Baudoux.