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Les huiles essentielles soulagent les mamans lors de l'accouchement : enquête

Les huiles essentielles soulagent les mamans lors de l'accouchement : enquête

Les sages-femmes savent depuis de nombreuses années que les huiles essentielles peuvent faciliter leur pratique dans le cadre de l’accouchement et de sa préparation. Elles font d’ailleurs partie des professionnelles de la santé qui sont parmi les plus intéressées par la formation à l’aromathérapie. Et c’est bien normal ! En effet, plusieurs études sérieuses ont démontré l’utilité des huiles essentielles lors de l’accouchement et notamment l'importante étude de Burns et al. menée en Angleterre. Découvrez dans cet article, un petit résumé des résultats encourageants. 

Une étude ? Quelle étude ? 

C’est au « John Radcliffe Hospital » de l’université d’Oxford Brookes que Burns et al* ont mené la plus grande enquête clinique jamais réalisée en aromathérapie.  Le centre « John Radcliffe Women’s hospital », qui accueille chaque année 6500 naissances, a permis à cette équipe de travailler pendant 8 ans avec des médecins, des sages-femmes et des femmes enceintes pour étudier les vertus médicinales des Huiles Essentielles dans ce domaine.

L’objectif principal de l’étude était d’examiner la contribution de l’aromathérapie à améliorer la qualité des soins obstétricaux et à surmonter l’anxiété et la peur afin d’améliorer le confort de la mère à la fin de la grossesse, à l’arrivé des contractions et pendant l’accouchement.

Quelle méthode ? 

L’enquête a porté sur 8085 mamans. Les données recueillies sur l’utilisation de l’aromathérapie au cours de la période ont été comparées à un groupe témoin de 15 799 mères qui n’ont pas utilisé l’aromathérapie dans le centre.

L’enquête étudiait l’effet des huiles essentielles sur les paramètres liés à l’accouchement tels que l’anxiété, la douleur, les nausées et / ou vomissements.

Les variables de cette recherche incluaient : l’évaluation de l’efficacité par les mamans, l’action de l’aromathérapie sur le travail de l’accouchement, sur l’utilisation des antidouleurs pharmacologiques, sur l’emploi de l’ocytocine par voie intraveineuse pour déclencher l’accouchement et l’accélérer, sur les symptômes associés et sur les coûts annuels.

L’intitulé exact de l’étude est  « An investigation into the use of aromatherapy in intrapartum midwifery practice » par Burns EE, Blamey C, Ersser SJ, Barnetson L, Lloyd AJ, J Altern Complement Med. 2000;6(2):141.

Quelles Huiles Essentielles ? 

Les huiles essentielles utilisées dans cette étude ont été choisies par plusieurs aromathérapeutes et sages-femmes de l’hôpital. La liste a été limitée aux dix suivantes :

Ces Huiles Essentielles ont été administrées de différentes manières :

  • Sous forme de gouttes déposées sur l’oreiller ;
  • Sur le front et sur les paumes des mains ;
  • Sous forme de préparations pour les massages, les bains des pieds et les lavages du périnée.

Attention, notons que certaines de ces Huiles Essentielles ne conviennent pas pour les soins courants d’aromathérapie pendant la grossesse. Elles étaient ici indiquées dans l’accompagnement de l’accouchement.

Quels résultats ? 

  • L’étude a montré, d’une manière significative, que l’aromathérapie est une option sûre pour les mères et les bébés ;
  • 50% des femmes confirment l’efficacité de l’aromathérapie sur la réduction de leur niveau de peur et d’anxiété pendant le travail à l’accouchement, parfois de façon spectaculaire. Les huiles essentielles de Lavande vraie (Lavandula angustifolia) et d'Encens (Boswelia carteri) ont été les huiles les plus couramment utilisées à cet effet ;
  • L’étude a également confirmé l’efficacité de l’aromathérapie pour soulager les nausées et/ou les vomissements, améliorer le bien-être naturel de la mère pendant le travail et les contractions. Certaines mères trouvent que l’huile de Menthe poivrée (Mentha piperita) est la plus utile dans ces cas.
  • Pour le soulagement de la douleur, presque 60% des mères ayant choisi les huiles essentielle au lieu des méthodes hospitalières classiques ont témoigné que l’aromathérapie était utile pour elles. Une des principales conclusions de l’étude suggère que les huiles essentielles de Sauge sclarée (Salvia sclarea) et de Camomille noble (Chamaemelum nobile) sont les plus efficaces pour soulager la douleur pendant l’accouchement ;
  • Pendant les 8 années de cette étude, l’utilisation de la Péthidine (médicament morphinomimétique) dans le centre John Radcliffe Hospital Women’s a baissé de 6% à 0,2% ;
  • Les huiles essentielles d’Eucalyptus globuleux (Eucalyptus globulus), de Citronnier (Citrus limonum) ou de Mandarine (Citrus reticulata) ont été désignées par un bon nombre de femmes de cette étude pour renforcer leur sentiment général de bien-être ;
  • Seulement 80 mères (soit 1%) ont aperçu des réactions mineures telles qu’une légère irritation cutanée ou des nausées.

Conclusion 

Cette étude et quelques autres nous encouragent à penser à l’aromathérapie pour l’accouchement. On peut sereinement en parler avec les professionnels du secteur et les sages-femmes surtout.

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En France et en Belgique, près d’une personne sur 3 se plaint de souffrir de troubles du sommeil et une grande partie d’entre elles consomme des substances chimiques pour aider à s’endormir. Pourtant, ce qui devient une béquille peut vite se transformer en addiction. C’est pourquoi les huiles essentielles peuvent représenter une excellente transition, avec, au passage, le plaisir olfactif qui les accompagne.

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En 2006, une étude clinique qui portait sur 30 patients atteints de tumeurs ulcéreuses a été menée afin de mesurer l'efficacité des huiles essentielles sur la réduction des mauvaises odeurs liées aux ulcères et sur la cicatrisation de ceux-ci. Les résultats de l'étude en question ont démontré que les huiles essentielles pouvaient être d'un secours précieux pour les soins apportés aux patients et pour leur entourage direct. Ceci explique sans doute l'intérêt croissant des services médicaux d'oncologie, de soins palliatifs et autres pour l'aromathérapie. Les huiles essentielles sont en effet des alliées de choix pour une thérapeutique douce qui allie plaisir olfactif et efficacité. Retrouvez ci-joint un résumé de cette étude. Une étude clinique : Sur base du pouvoir multiple des Huiles Essentielles, Warnke et al ont mené des essais thérapeutiques sur 30 patients à carcinome inopérable à cellules squameuses avec bactéries anaérobies, et ce dans six unités d’oncologie différentes. Les patients participants souffraient de cancers localisés sur les zones de la tête et du cou à ulcération nécrotique malodorante. Leur état leur imposait un isolement pour les soins, ce qui est souvent psychologiquement mal vécu. Ces essais ont mené à la publication de l'étude : P. H. Warnke et al. Antibacterial essential oils in malodorous cancer patients: Clinical observations in 30 patients. Phytomedicine 13 (2006) 463–467 Des antibiotiques et des Huiles Essentielles : Afin de lutter contre la prolifération bactérienne et les mauvaises odeurs de la putréfaction des ulcères, le groupe Warnke et al a opté pour un traitement local avec une synergie composée comme suit :  70 mg d’HE d’Eucalyptus (on ne précise pas lequel), 50 mg d’HE de Tea tree, 45 mg d’HE de Lemongrass, 45 mg d’HE de citron, 7 mg d’HE de feuilles de girofle, 3 mg d’HE de thym et une base d’éthanol à 40%. On associait à cela une  antibiothérapie orale. Des résultats positifs : Ces expérimentations cliniques ont confirmé l’effet antibactérien des huiles essentielles, mais aussi leur effet anti-inflammatoire. On a constaté également, à faible degré, une ré-épithélisation des ulcères néoplasiques faciaux des patients. Le plus grand bénéfice de ce traitement est cependant l’amélioration de la qualité de vie liée à une réduction des odeurs nauséabondes associées aux ulcérations. Au lieu d'être isolés comme d'habitude, les patients ont pu être suivis dans des conditions médicales régulières. Des images parlantes : Trois photos d'un patient montrent comment le traitement aux huiles essentielles a participé à l'amélioration très nette de l'ulcère : Le jour de la consultation, l’inflammation et l’excrétion purulente de la fistule surinfectée sont maximales. Les bords de la plaie sont rugueux. Un drain en coton est introduit par voie intra-orale jusqu’à la surface externe. Après deux semaines et demie, la formation de pus est réduite significativement et l’odeur nauséabonde s’est résolue complètement. La fistule apparaît propre et le dépôt d’une couche de fibrine marque la guérison en seconde intention de la fistule. Le patient peut quitter l’hôpital et poursuivre l’aromathérapie avec son épouse à domicile. Après six semaines de traitement par les huiles essentielles, la fistule est fermée. Cette évolution n’est pas commune dans les ulcérations néoplasiques. On note hélas à la huitième semaine un agrandissement de la tumeur le long de la voie empruntée antérieurement par la fistule. Malgré cela, la nouvelle fistulisation est restée cliniquement sans surinfection et l’odeur nauséabonde n’est pas réapparue.  Cette étude nous démontre l'efficacité des Huiles Essentielles en usage topique dans le traitement des plaies. On notera ici l'absence de lavande mais la présence de tea-tree, de citron et de lemongrass. Si l'aromathérapie scientifique vous intéresse, vous avez la possibilité de vous former au sein du Collège d'Aromathérapie Dominique Baudoux.