Bien-être naturel

Dépression : La lavande et la bergamote pour traiter les patients anxieux ?

Dépression : La lavande et la bergamote pour traiter les patients anxieux ?

Les huiles essentielles aident en cas de déprime. La dépression est une maladie de plus en plus répandue dans le monde moderne. Dans sa forme la plus aiguë, elle se caractérise par des sentiments négatifs qui ont des conséquences désastreuses sur le social, l’affectif et la fonction des patients. Quant à l'anxiété, c'est un sentiment très répandu mais encore difficile à définir, presque toujours présent en cas de dépression.

Les huiles essentielles viennent de prouver leur intérêt dans le traitement de personnes souffrant de ces troubles nerveux. En effet, la lavande vraie et la bergamote ont révélé un impact très positif sur les paramètres nerveux des personnes testées.

Dépression ou  anxiété ?

Souvent, on est incapable de différencier l’anxiété et la dépression. On a tendance à dire qu’il n'y a pas d'humeur dépressive sans anxiété et réciproquement. L'anxiété et la dépression sont des affects négatifs qui devraient avoir un impact direct sur la qualité de la vie2.

Une étude clinique récente

Tapanee Hongratanaworakit1, dans une très récente publication (août 2011), a étudié, chez l'homme, les effets de l'absorption transdermique d’un mélange d’huiles essentielles (HE) de lavande et de bergamote sur les paramètres autonomiques et sur les ‘réactions émotionnelles’. Les ‘paramètres autonomiques’ (= signes vitaux) étudiés dans cette expérience étaient : température corporelle, pouls, fréquence respiratoire et pression artérielle. Ces paramètres, régulièrement contrôlés par des professionnels médicaux, sont utiles dans la détection ou la surveillance des problèmes médicaux. Ils correspondent également aux indicateurs du niveau d'éveil du système nerveux autonome ‘SNA’. En outre, l’auteur a évalué l’état émotionnel et l’éveil comportemental des sujets en examinant les éléments suivants : la relaxation, la vigueur, le calme, l’écoute, l’humeur et la vigilance.

Méthodologie :

40 volontaires sains âgés entre 19 et 48 ans ont pris part à ces expériences. Les sujets des deux groupes, groupe témoin et groupe HE, étaient pleinement informés à tous les aspects de l'étude et étaient libres de se retirer à tout moment. 48 heures avant le test, les sujets ont été invités à s'abstenir de nourriture, boissons et articles de toilette contenant de l'huile essentielle, ainsi que de touts les stimulants (par exemple, la caféine et la nicotine).

Un massage localisé pour cette étude La synergie d’HE de cette étude a été composée de 9,6% de l'HE de Lavandula angustifolia, de 0,4% de l'HE de Citrus bergamia et de 90% de l’huile végétale d’amande douce Chaque personne du groupe expérimental ‘groupe HE’ a reçu 1 ml du mélange ci-dessus, en application cutanée sur le bas-ventre avec auto-massage pendant 5 minutes. La zone de massage a été recouverte d'une pellicule de plastique afin d'éviter l'évaporation de l'HE. Dans le ‘groupe témoin’, 1 ml de l'huile placebo d'amande douce pure, a été utilisé de la même façon. Les deux groupes ont été soumis à des masques respiratoires en oxygène pur en vue d'éliminer toute stimulation olfactive par le nez ou la bouche. Du début à la fin de chaque essai, les paramètres des réactions émotionnelles ont été évalués par une échelle visuelle. Les paramètres autonomiques étaient enregistrés quant à eux par des appareils adéquats  en continu.

Constatations :

On constate que l’absorption transdermique du mélange d’HE a diminué le niveau d'excitation du système nerveux autonome SNA (voir baisses de pression artérielle systolique et diastolique et du pouls dans la figure 1 ci-dessous). Par ailleurs, le massage avec ce mélange a conduit à une désactivation au niveau du comportement. Les personnes se sentent «plus calmes» et «plus détendues» qu'avant l'administration d’HE (voir figure 2 ci-dessous).

 

Conclusions :

En conclusion, l’auteur confirme que son enquête démontre l'effet relaxant de cette synergie aromtique. Par son action sur les structures du centre nerveux (l'hypothalamus, système limbique, le thalamus) qui contrôlent les niveaux d'excitation autonome et / ou comportementale, ce mélange pourrait donc être utile en médecine pour traiter la dépression ou l'anxiété chez les humains.

 1Tapanee Hongratanaworakit. Aroma-therapeutic Effects of Massage Blended Essential Oils on Humans. Nat Prod Commun 2011 Aug;6(8): pages1199-1204. 2C. Mercier et J. Filion. La qualité de la vie: perspectives théoriques et empiriques. Santé mentale au Québec, vol. 12, n° 1, 1987 

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L'Eucalyptus a plus d'un tour dans son sac !

" Bonjour ! Je voudrais de l'huile essentielle d'eucalyptus" "Certainement, mais de quel eucalyptus parlez-vous, madame ?" Ce petit échange pourrait avoir lieu dans la plupart des pharmacies. En effet, il y a plus d'une huile essentielle d'eucalyptus et il est intéressant de bien les différencier pour les utiliser à bon escient. Eucalyptus radié, globuleux, mentholé, smithii ou citronné ? Faisons un rapide panorama des huiles essentielles d'eucalyptus les plus courantes pour nous familiariser avec cette famille aromatique très intéressante en hiver. L'eucalyptus radié (eucalyptus radiata) L'eucalyptus radiata est l'eucalyptus le plus connu et le mieux toléré. C'est à lui que vous pensez sans le savoir quand vous êtes au sauna ou au hammam. C'est lui que l'on retrouve en effet assez souvent dans ces endroits où sa fraîcheur et sa bonne odeur sont les bienvenues. L'eucalyptus radié est avant tout une huile essentielle qui dégage les voies respiratoires et qui assainit l'air. En effet, il contient du 1,8 cinéole qui est une molécule aromatique connue pour ses vertus expectorantes. L'avantage de l'eucalyptus radié est cependant qu'il est bien toléré et ne cause en général pas de spasmes lorsqu'il est inhalé. Egalement très bien toléré en dilution sur la peau, l'eucalyptus radié peut entrer dans des formules de baumes respiratoires pour enfants si il est bien dosé. Beaucoup de mamans le massent d'ailleurs dans une huile ou une crème sur les plantes des pieds des enfants en hiver. A noter, les aborigènes d’Australie utilisent les feuilles d'eucalyptus radié à l’état frais pour panser leurs plaies. Une petite formule toute simple adaptée au massage des enfant dès 6 mois : Huile Essentielle d'eucalyptus radiata: 10 gouttes ; Huile Essentielle de Camomille noble (chamaemelum nobile) : 10 gouttes ; Huile Végétale de Noyaux d'abricot : 50 ml. On masse les pieds ou le dos de l'enfant avec 4 ou 5 gouttes de cette huile de massage au coucher pour un sommeil sans encombres. L'eucalyptus globuleux (eucalyptus globulus) Cet eucalyptus très commun et très répandu est plus expectorant que l'eucalyptus radié, et il est également réputé posséder plus de vertus assainissantes que le premier. On lui confère en effet dans certains ouvrages des propriétés antivirales, anti-bactériennes et anti-fongiques. Il est néanmoins moins bien toléré sur la peau et ne convient pas aux enfants en bas âge. Idéal pour la diffusion, on peut allier l'eucalyptus globuleux à d'autres eucalyptus pour assainir l'air d'une pièce à vivre, d'une salle de bain, d'une salle de soin ou de sport. On le retrouve allié à de l'eucalyptus smithii dans le mélange d'huiles essentielles à diffuser Eucaly'pur qui est absolument parfait pour la diffusion dans les pièces à vivre.  L'eucalyptus smithii (eucalyptus smithii) Un must pour la diffusion Moins souvent utilisé que les eucalyptus précédents, il est cependant très populaire en Angleterre où on lui attribue en marge de ses propriétés assainissantes et respiratoires une belle dimension énergétique pour les massages revitalisants.  Dans de tels massages, on l'allie à très faible dose à des agrumes tels que le pamplemousse ou à une faible dose d'épinette noire dans une huile végétale pour pratiquer un massage très tonique et anti-fatigue. Il est encore plus concentré que les eucalyptus radié et globuleux en 1.8 cinéole, ce qui en fait une huile essentielle réellement expectorante, parfois trop pour les personnes sensibles. On conseille de ne jamais l'ingérer et de ne pas l'utiliser sur les enfants ou les femmes enceintes. Il est cependant très bien adapté à la diffusion atmosphérique car son odeur est fraîche et très ronde, raison pour laquelle on le retrouve notamment dans le mélange pour diffusion Eucaly'pur. L'eucalyptus mentholé (eucalyptus dives) Cet eucalyptus à l'odeur de menthe est un ovni. Il n'est pas vraiment expectorant et ne contient d'ailleurs par d'oxyde terpénique 1,8 cinéole. Il contient par contre une proportion importante de pipéritone, une molécule aromatique appartenant à la famille des cétones. Cela rend cette huile essentielle particulièrement adaptée aux soins à visée mucolytique ou lipolytique. eucalyptus dives Par exemple, on le retrouve en tant qu'ingrédient à faible dose dans des préparations pour apaiser les bronchites et les toux grasses, mais aussi dans des huiles de massage contre la cellulite ou les adiposités. Il peut aussi parfois être ajouté à un shampooing pour cheveux très gras. Attention, l'eucalyptus mentholé s'utilise avec beaucoup de précautions et ne convient ni aux enfants, ni aux femmes enceintes, ni aux épileptiques. L'eucalyptus citronné (eucalyptus citriodora) eucalyptus citriodora Cet eucalyptus doit être considéré en marge des autres décrits plus haut. En effet, son profil biochimique est très différent et en fait une huile essentielle à visée anti-inflammatoire, antalgique et répulsive des moustiques (comme la citronnelle ;-) ) . Cette huile essentielle contient une part importante de citronnellal, un aldéhyde terpénique très négativant. On appelle parfois l'eucalyptus citronné le "pompier" de l'aromathérapie tant elle calme et apaise les zones enflammées.

Le tour du monde de l'aromathérapie ? Catherine Cianci l'a fait !

Catherine Cianci est une reporter-anthropologue Belge. Elle s'est fait connaître grâce à son fameux projet "Terre d'Aroma", un tour du monde de l'aromathérapie. Vous avez pu la retrouver tout au long du printemps 2012 en conférences gratuites avec Pranarôm. Catherine Cianci nous a livré ses impressions sur cette aventure passionnante dans une interview découverte. Catherine Cianci, vous avez réalisé un "tour du monde de l'Aromathérapie". Quelles étaient vos motivations au départ ? Après quelques années dans le social et l’humanitaire, je n’étais pas encore parvenue à trouver mon épanouissement. Je me suis alors questionnée sur  ce qui m'animait et sur ce qui me faisait vibrer. A l’évidence, je voulais refaire du documentaire et de la photo car c’était là la base de ma formation.  En explorant les sites de tour du monde à thème, j’ai décidé de faire un tour du monde de l’aromathérapie.   Mon but était de poser des visages humains sur l’aromathérapie dont on parlait de plus en plus. Rencontrer  des acteurs de l'aromathérapie et du monde des huiles essentielles. Leur donner l'occasion de témoigner de leur vécu. Tout mon voyage a été construit sur des rencontres de professionnels. J'ai réalisé des interviews et des photos de producteurs, de distillateurs ou de thérapeutes, mais j’ai aussi investigué des projets sociaux en lien avec les huiles.  Au total, j’ai vécu 15 mois merveilleux à la découverte des gens qui font l’aromathérapie d’aujourd’hui. Comment utilisez-vous les Huiles Essentielles à titre personnel ? J’ai toujours utilisé les huiles essentielles tant au niveau curatif que préventif. Pour mon tour du monde, j'ai fait le choix de n'emporter qu'une trousse de secours naturelle composée d'huiles et de compléments alimentaires. Dans les pays où les conditions d'hygiène étaient mauvaises, je prenais des huiles par voie orale en prévention. Et la seule maladie que j'ai contractée durant mon voyagé, c'est une grippe suite à un refroidissement. Autant vous dire que je suis une convaincue !  En tant qu'anthropologue, quelles sont les choses que vous avez pu noter au cours de votre voyage dans la relation des hommes avec les plantes aromatiques et l'aromathérapie ? J'ai réalisé que si de nombreuses cultures utilisent les plantes aromatiques, les huiles essentielles sont généralement peu connues. A Madagascar, haut lieu de production d'huiles essentielles, la population locale utilise peu les huiles. En brousse cependant, ils utilisent largement les plantes médicinales et aromatiques. Sans doute parce que le premier centre de santé est parfois à des heures de marche. Dans les communautés, les gens utilisent plutôt les plantes aromatiques en décoction ou en tisane. En Inde, berceau de l'Ayurveda, il y a une longue tradition des plantes aromatiques mais elles sont plutôt transformées en savons, en poudres, en comprimés ou directement incorporées dans le repas. Les techniques de distillation ne font pas partie de la culture indienne. Cependant, tout comme à Madagascar, la population locale commence à les découvrir et à les utiliser. En parallèle, des producteurs locaux ont appris les techniques et se sont mis à distiller. Un pays que j'ai trouvé très intéressant au niveau de la médecine traditionnelle, c'est la Thailande. Le  Ministère de la Santé y a mis en place des groupes de travail pour réfléchir à la manière de promouvoir  la médecine traditionnelle. Dans plusieurs hôpitaux de Chiang Mai (nord du pays), le patient peut choisir de se faire soigner par l'allopathie ou par la médecine naturelle, voire de combiner les deux. Vous avez noté une évolution intéressante lors de votre passage en Australie. Pourquoi ?  L'Australie est davantage un pays consommateur qu'un pays producteur, même si elle est réputée pour son huile de tea tree. Quand j'étais sur place, j’ai eu la sensation que l'Australie était en train de vivre un grand changement : la mise en place d'une médecine aromatique. Dans cette partie du monde, c’est l’aromathérapie selon l’école anglaise qui est surtout enseignée. Une des grandes différences avec l'aromathérapie selon l'école française, c'est que les huiles ne sont pas administrées par voie orale. Jusqu'il y a peu, il était interdit à un thérapeute de prescrire les huiles par voie orale. Plusieurs thérapeutes se sont battus pour changer cette situation. L'administration par voie orale est maintenant enseignée dans les écoles d'aromathérapie. Dans le même esprit, certains soins d’aromathérapie sont depuis peu remboursés par la sécurité sociale à condition que le praticien soit affilié à une association de médecines naturelles. Qu’avez-vous retiré de vos séjours prolongés auprès des cultivateurs ? Une chose m'a interpellée dans mon voyage. Dans tous les pays où j'ai rencontré des producteurs ou des gens qui travaillent la terre, ils m’ont tous parlé des changements climatiques. Il pleut au moment où il devrait faire sec, la saison des pluies tarde à venir, etc. Au Québec, on connait une grosse canicule en juillet et un hiver trop doux pour le pays. Ces perturbations se sont exprimées tout au long de mon voyage. Un tel voyage est une expérience particulière. En quelques mots, qu'avez-vous appris sur la vie au cours de ce tour du monde ? J'ai surtout appris à lâcher prise et à prendre davantage les choses comme elles viennent. Je suis une obstinée de nature et quand j'ai des objectifs en tête, je fais tout mon possible pour les atteindre. Ce dernier aspect n'a pas changé mais je le fais avec plus de quiétude, de souplesse et moins de stress. J'ai appris aussi à ne plus insister quand les choses que j'avais planifiées ne se mettaient pas en place. La plupart du temps, elles ont laissé la place à des rencontres ou à des opportunités que je n'avais pas imaginées au départ. Depuis mon voyage, je porte un autre regard sur ma vie, je savoure beaucoup plus ce que j'ai et ce que je fais. Je vis aussi davantage dans le moment présent. Merci Catherine, et bravo !